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TÉLÉRAMA
Une oie voyageuse traverse le Far West. On découvre avec elle les immensités rocailleuses, les petites villes endormies tout droit sorties d’un film à la John Wayne, les camions puissants qui mangent le macadam, les limousines rutilantes avec grosse dame non moins rutilante, les bus d’écoliers jaune pimpant, la foule en folie de Hollywood, lunettes noires et gros cigares. Il était une oie dans l’Ouest détourne les clichés que l’on colle à l’Amérique et s’encanaille tout en tendresse du côté de Bagdad Café (le film). C’est drôle, revigorant comme une road story. En route !
Martine Laval
Télérama n° 3000 - 14 Juillet 2007 |
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Ce livre fait partie des coups de coeur de Ricochet
Lorsqu'une oie refuse son destin et choisit de tenter sa chance à Hollywood, cela donne un album surprenant, original, pittoresque, empreint d'humour, aux airs de western et road-movie qui traduit à merveille l'ambiance des grandes étendues de l'Ouest. Tous les ingrédients sont réunis pour que chacun se laisse transporter par ce « conte philosophique à base d'oie ».
Véritable saga pleine de rebondissements, cette histoire d'oie vous emmène sur les routes à la conquête du succès et de la reconnaissance. Dans l'immensité du far-west, notre oie va de rencontre en rencontre au gré des chauffeurs qui la prennent à leur bord. La voilà qui s'installe à l'arrière du bus scolaire, avant de rejoindre Thelma et son chihuahua dans leur limousine… Elle se retrouve bientôt confortablement installée dans la cabine d'un poids-lourd avec Léon, le camionneur passionné d'accordéon, puis la voici qui échoue dans la sacoche de Gérard, la tête au vent sur la Harley. Que d'émotions ! Et pourtant ce n'est rien à côté de l'immense surprise qui l'attend ! Sans le savoir, égarée dans les grands canyons, elle va se retrouver au beau milieu d'un plateau de tournage. Une nouvelle star est née !
Ce conte semble nous dire qu'il faut croire en sa bonne étoile, refuser sa condition, s'accrocher à ses rêves, suivre ses ambitions… L'oie refusait sa vie étriquée de volatile de basse-cour condamné à finir en pâté. Elle a préféré voir plus loin que le bout de son bec, partir à l'aventure, croire en sa passion et faire preuve de volonté. Certes, en suivant son exemple, tout le monde ne deviendra pas une grande actrice, mais chacun rêvera d'une vie meilleure. Parole d'oie.
Un album réussi, convaincant et dépaysant qui séduit dès le départ. L'impression est confirmée au fil des pages par un style graphique vif, coloré, humoristique, tout en rondeurs et en couleurs. Mais le génie vient du texte, de la phrase, de la langue. Cette langue qui swingue, qui danse, qui chante. Damien Chavanat est non seulement un illustrateur de talent mais un amoureux de la langue. Les sonorités sont travaillées, les mots riment entre eux pour le plaisir de nos oreilles. À lire à haute voix pour écouter cette musique et entrer dans le rythme !
Anne Godin
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Des graphismes percutants, des personnages attachants et des sourires contagieux
Confiante également et gavée par la vie de basse-cour, l'oie rêve, quant à elle, de faire du cinéma. Elle décide alors de quitter la ferme pour partir à la conquête de l'Ouest, mais les premiers doutes surviennent en même temps que le premier carrefour. Road-movie à travers l'Amérique qui mène notamment l'oie sur la célèbre Route 66, ce conte philosophique fait découvrir l'Amérique profonde et promet de belles rencontres avec un homme de loi, bien sûr, mais aussi un motard anar, un mécano de San Francisco, deux lascars ou encore Thelma et son chihuahua.
Magnifiquement illustré à coups de gros plans et crayonnés colorés, l'album de Damien Chavanat séduit aussi par ses rimes et jeux de mots autour de l'oie, par sa sortie western spaghetti et par son approche décalée de l'Amérique. Une grande réussite.
Laurence Bertels - 30/03/2007 |
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